
La prothèse de genou, aussi appelée arthroplastie du genou, est une solution chirurgicale efficace pour soulager les douleurs articulaires sévères et retrouver une mobilité fonctionnelle. Elle est principalement indiquée chez les patients dont le genou est gravement endommagé par l’arthrose, des traumatismes ou des maladies inflammatoires. Cet article vous propose une vue complète sur les raisons d’y recourir, les types de prothèses, l’opération, les suites post-opératoires et la rééducation.
Qu’est-ce qu’une prothèse de genou ?
La prothèse de genou est un dispositif médical qui remplace l’articulation du genou lorsque celle-ci est trop endommagée pour fonctionner normalement. Elle vise à restaurer la fonction articulaire, à éliminer la douleur et à permettre un retour à la mobilité.
Le genou est une articulation complexe composée du fémur, du tibia et de la rotule. Lorsqu’on pose une prothèse, les parties abîmées de ces os sont remplacées par des composants artificiels en métal, céramique ou plastique.
Pourquoi poser une prothèse de genou ?
Les principales indications
- L’arthrose du genou (gonarthrose) : usure progressive du cartilage, très fréquente après 50 ans.
- Polyarthrite rhumatoïde : maladie inflammatoire qui attaque les articulations.
- Arthrose post-traumatique : consécutive à des fractures ou des lésions du ménisque ou des ligaments.
- Déformations du genou (genou en X ou en varus).
- Douleurs chroniques ne répondant plus aux traitements conservateurs (médicaments, infiltrations, kiné).
La décision de recourir à une prothèse repose sur la gêne fonctionnelle, l’impact sur la vie quotidienne et l’échec des autres traitements.
Les différents types de prothèses de genou
Il existe plusieurs modèles adaptés selon l’usure de l’articulation et les caractéristiques du patient.
1. Prothèse totale de genou (PTG)
C’est la plus utilisée. Elle remplace les surfaces articulaires du fémur, du tibia et parfois la rotule. Elle est indiquée lorsque l’ensemble du genou est atteint.
2. Prothèse unicompartimentale (PUC)
Elle ne remplace qu’une seule partie du genou (généralement le compartiment interne). Elle est réservée aux patients plus jeunes, actifs, avec une atteinte partielle et localisée.
3. Prothèse rotulienne
Utilisée quand seule l’articulation entre la rotule et le fémur est endommagée (plus rare).
Les matériaux utilisés
Les composants sont conçus pour résister à des contraintes mécaniques importantes :
- Métal (alliages de chrome-cobalt ou titane) : pour le fémur et le tibia.
- Polyéthylène (plastique haute densité) : entre les pièces métalliques, pour réduire les frottements.
- Céramique : parfois utilisée pour ses propriétés de durabilité.
Déroulement de l’intervention
Avant l’opération
Un bilan complet est nécessaire :
- Radiographies, IRM
- Bilan sanguin et cardiaque
- Consultation anesthésique
Des conseils sont aussi donnés pour préparer le domicile à la période post-opératoire : installation d’une chaise de douche, suppression des tapis, etc.
Pendant l’opération
- Durée : entre 1 et 2 heures
- Anesthésie générale ou rachianesthésie (anesthésie lombaire)
- Incision au niveau du genou
- Résection des surfaces articulaires abîmées
- Pose de la prothèse à l’aide de ciment chirurgical ou sans ciment selon les cas
Les suites post-opératoires
Hospitalisation
Le patient reste en moyenne 4 à 7 jours à l’hôpital. L’objectif est de gérer la douleur, prévenir les complications (phlébites, infections) et débuter la rééducation.
Rééducation
Elle commence dès le lendemain de l’opération avec un kinésithérapeute. Les premiers exercices visent à :
- Réduire la douleur et l’inflammation
- Retrouver la mobilité du genou (flexion/extension)
- Reprendre la marche avec ou sans aides techniques
La rééducation se poursuit à domicile ou en centre spécialisé selon les besoins.
Les risques et complications
Comme toute chirurgie, la pose d’une prothèse de genou peut entraîner des complications, bien que rares :
- Infection de la prothèse (1 à 2 % des cas)
- Thrombose veineuse profonde (phlébite)
- Raideur articulaire
- Descellement de la prothèse à long terme
- Douleurs résiduelles
- Hématome, saignements
Une surveillance régulière est assurée pendant les mois qui suivent.
Reprise des activités
Quand remarcher ?
La plupart des patients remarchent dans les jours suivant l’opération, d’abord avec un déambulateur ou des béquilles.
Reprise de la conduite
Généralement possible après 6 à 8 semaines, selon la jambe opérée et les réflexes.
Travail et sport
- Travail sédentaire : reprise possible après 1 à 2 mois
- Travail physique : reprise plus progressive
- Sports autorisés : vélo, natation, marche, golf
- Sports déconseillés : course à pied, ski alpin, sports de contact
Durée de vie d’une prothèse de genou
La durée de vie moyenne d’une prothèse est de 15 à 20 ans, parfois plus avec les nouveaux matériaux. Un remplacement de prothèse (chirurgie de révision) est possible en cas de descellement ou d’usure importante.
Témoignage de patient
« Avant l’opération, chaque pas était un calvaire. Après quelques semaines de rééducation, je revis. Je peux monter les escaliers, marcher sans douleur, et même faire du vélo. J’ai retrouvé ma liberté. »